mardi 3 février 2009

Isabel: Journal intime

JOURNAL INTIME

Le 8 Décembre

Après tous les problèmes concernant les billets et les visas, le passeport, et les bagages, je me trouve enfin sur le pont du « Princesse Louise ».
Les familles qui sont venues dire au revoir sont restées à terre et nous saluent en agitant des mouchoirs blancs. On les voit, de plus en plus petites, sur le quai de Marseille.
En face, du bleu partout. Les musiciens continuent à jouer des valses de Strauss afin d´égayer notre départ. Il le faut, mais il n´y réussissent pas puisqu’ il y a beaucoup de monde qui pleure. J´en ai envie, mais garde mes larmes pour une autre occasion.
Je regarde mes compagnons de voyage : des anglais la plupart et quelques français, des colons, des militaires, et peut-être des fonctionnaires, comme moi.
Ma petite aventure à moi vient de commencer.


Le 9 Décembre

Il y a 24 heures que j´habite dans cette maison flottante sur la Méditerranée.
Je n´ai rien à faire de fatigant mais je me trouve un peu fatigué… l´énervement de ces derniers jours qui me fait payer son dû, peut-être le soleil, et les mouvements de la mer. On se dirait dans un berceau.
Ma cabine individuelle de première classe donne sur le pont. Elle est un peu petite, et le lit plus étroit que je ne pensais mais suffisamment grand et bien pour ma claustrophobie.
Concernant mes relations sociales avec les autres voyageurs, j´échange quelques mots courtois lorsqu´on se retrouve sur le pont et avec mes compagnons de table, hier soir au diner où nous avons été accueillis par le commandant. Il a fallu mettre nos vêtements de gala, alors j´ai mis mon smoking tout neuf. Puis il y a eu un bal pendant lequel les musiciens ont joué… oui, des valses de Strauss. Je n´ y suis resté qu´une demi-heure. J´ai fait une promenade sous la lune et suis allé me coucher.
Mon lit était déjà préparé pour m´accueillir et j´avais même un bonbon à la menthe sur l ´oreiller.

Le 10 Décembre

Me voilà, avec le Vésuve à ma droite, dans le port de Naples où nous sommes arrivés ce matin même après une nuit très mouvementée. J´ai voulu mourir. La mer a fait sauter le bateau comme si c´était une balle et la plupart des passagers et moi, avons eu le mal de mer. Je n´ai rien dormi et je n´ai commencé à prendre quelque chose à manger qu´à l´heure du repas.
On m´a dit que ce matin, lorsque le soleil se levait, la vue d´Ischia était merveilleuse. Dommage !
Après notre arrivée, j´ai décidé de me joindre à d´autres voyageurs pour aller faire un petit tour dans les ruines de Pompéi. Merveilleuses ! Je dois revenir avec un peu plus de calme. Lorsque j´ai mis pieds à terre, je me suis trouvé beaucoup mieux. Être marin, ce n´est pas mon destin, c´est sûr.
Pendant la visite, j´ai connu un jeune anglais qui va rejoindre ses parents en Inde. Il s´appelle Sidney Greenstreet et a passé deux années à étudier à Cambridge.
Une fois sur le bateau à nouveau, nous avons décidé de faire un tour de Naples l´après-midi. Que les italiens sont beaux ! Brus et avec de grands yeux noirs! Le bateau partira à 6 heures. Je pense que nous avons assez de temps.
Je ne fais que penser à une autre nuit, comme cette dernière… Mon Dieu, non, je t´en pris !

Un peu plus tard…
Au revoir Naples, au revoir le Vésuve. Bonjour Capri et Sorrento sur le pont avec d´autres jeunes gens. On commence à se connaître et à nouer des amitiés.
Sidney a fait de son mieux pour changer de table au restaurant et maintenant, nous dinerons ensemble. Demain, ce sera le détroit de Messina et la Sicile.

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