La terrasse de ma tante
La terrasse de ma tante n’était pas tellement grande (tout
juste huit mètres carrés) mais, en été, elle pouvait devenir une piscine, un
fleuve, même la plage.
Je suis née à Madrid comme
mes parents et les parents de mes parents et c’est pour cela que nous n’avions
pas de village où aller pendant les vacances scolaires comme la plupart de nos
amis. Pourtant nous avions la terrasse.
Chaque matin ma tante
remplissait avec de l’eau cinq grands seaux,un pour chaque enfant: mes cousins,
mes sœurs et moi. Puis elle les plaçait soigneusement l’un à côté de l’autre
pour que le soleil les réchauffe. Ma tante habitait dans un appartement situé
au dernier étage d’un immeuble dans la banlieue de la ville. Juste en face,
c’était chez nous.
La terrasse était un
espace carré entouré d’un mur en ciment qui (à cause de notre petite taille)
nous empêchait de voir les immeubles d’en face. Au dessus de nos têtes rien que
le ciel traversé par les cordes avec le linge étendu. Dans ce petit carré magique
on passait les matins du mois de juillet.
Le moment le plus palpitant arrivait quand ma tante
sortait sur la terrasse pour vider les seaux sur nos petits corps. Alors on se
mettait debout et on se plaçait en ligne, très droits, sans bouger, tout en attendant
la sensation de l’eau sur la peau pour crier en rigolant. Quand tous les seaux
étaient vides, on s’allongeait très vite
par terre pour profiter de l’eau qui glissait sur le sol avant de disparaître
dans le déversoir et on y “nageait” comme s’il s’agissait d’une piscine, du
fleuve ou même de la plage.
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