mardi 11 février 2014

Manuela La terrasse de ma tante


La terrasse de ma tante

 

            La terrasse de ma  tante n’était pas tellement grande (tout juste huit mètres carrés) mais, en été, elle pouvait devenir une piscine, un fleuve, même la plage.

            Je suis née à Madrid comme mes parents et les parents de mes parents et c’est pour cela que nous n’avions pas de village où aller pendant les vacances scolaires comme la plupart de nos amis. Pourtant nous avions la terrasse.

            Chaque matin ma tante remplissait avec de l’eau cinq grands seaux,un pour chaque enfant: mes cousins, mes sœurs et moi. Puis elle les plaçait soigneusement l’un à côté de l’autre pour que le soleil les réchauffe. Ma tante habitait dans un appartement situé au dernier étage d’un immeuble dans la banlieue de la ville. Juste en face, c’était chez nous.

            La terrasse était un espace carré entouré d’un mur en ciment qui (à cause de notre petite taille) nous empêchait de voir les immeubles d’en face. Au dessus de nos têtes rien que le ciel traversé par les cordes avec le linge étendu. Dans ce petit carré magique on passait les matins du mois de juillet.

            Le moment  le plus palpitant arrivait quand ma tante sortait sur la terrasse pour vider les seaux sur nos petits corps. Alors on se mettait debout et on se plaçait en ligne, très droits, sans bouger, tout en attendant la sensation de l’eau sur la peau pour crier en rigolant. Quand tous les seaux étaient vides, on s’allongeait  très vite par terre pour profiter de l’eau qui glissait sur le sol avant de disparaître dans le déversoir et on y “nageait” comme s’il s’agissait d’une piscine, du fleuve ou même de la plage.

 

 
Manuela

Aucun commentaire:

 
Contatori per sitocontadores web